Notre projet de recherche a pour but d'examiner l'Afrique francophone en tant que carrefour socio-culturel pouvant éclairer la situation postcoloniale des Africains francophones ainsi que celle des Africains émigrés en France m&ea ...
Notre projet de recherche a pour but d'examiner l'Afrique francophone en tant que carrefour socio-culturel pouvant éclairer la situation postcoloniale des Africains francophones ainsi que celle des Africains émigrés en France métropole. Dans l'hypothèse où le transculturalisme serait l’un des moteurs principaux dans les cultures africaines francophones, nous avons tenté de caractériser leurs identités culturelles dans divers domaines - la littérature, la musique populaire, le cinéma et l'art -, tout en accordant notre attention aux frontières qui voient se croiser les éléments occidentaux (particulièrement français dans notre cas) et africains.
Cette recherche sur la culture de frontière à travers les signes culturels, peut être comprise à la lumière d’une quête identitaire, fondée sur deux notions qui nous semblent cruciales : le transculturalisme et la migritude.
Nous avons effectué ces recherches durant deux ans, chaque chercheur engagé s'occupant d'un sujet en fonction de son domaine de spécialisation.
En première année, les thèmes suivants ont été étudiés dans le domaine de la littérature : les théorie littéraire du postcolonialisme, la problématique de l'entre-deux-langues de la littérature maghrébine, notamment algérienne, et le problème du conflit culturel entre l'Occident et l'Afrique dans la littérature congolaise, entre autres. Dans le domaine de l'histoire, le sujet principal de la recherche a concerné la violence apparue dans la région maghrébine, particulièrement algérienne et marocaine, lors du processus de transfert de la culture politique, imposé par la France. Par ailleurs, la recherche dans le domaine du cinéma s'est concentrée sur l'aspect du cinéma africain qui a intégré puis surmonté la grammaire cinématographique européenne. L'importation de la culture étrangère, le conflit entre deux cultures hétérogènes, puis le changement progressif de la culture locale auront été les mots-clés de la recherche dans le domaine de la musique populaire, articulée autour des musiques sénégalaises et algériennes.
En deuxième années, les thèmes de la migritude, des écrivains maghrébins et africains noirs ont été examinés afin de réfléchir aux problèmes de la migration, des conflits culturels et de l'identité culturelle. Dans le domaine de l'histoire, la mémoire collective de la colonisation et de la décolonisation que partagent les Africains émigrés en France fut le sujet de recherche. Cette étude a permis d’affirmer le pouvoir de cette mémoire, qui persiste dans la conscience des Africains émigrés. Elle a par ailleurs confronté les divers points de vue exprimés par les intellectuels français concernant le mouvement africain pour la décolonisation. La recherche cinématographique s'est focalisée sur la différence des regards entre les cinéastes français et africains sur la vie et la culture des immigrés noirs en France. Au domaine de la musique populaire s’est substitué cette fois celui de l'art plastique, par la raison inévitable personnelle du chercheur concerné. La recherche ici a concerné donc l'histoire des échanges entre l'art français et africain et l'identité culturelle revendiquée par l'art contemporain de l'Afrique noire.