Nous nous sommes proposé dans cet article de diviser les proverbes en deux types : proverbe ∀LOC et proverbe ∃LOC, d'en vérifier la pertinence linguistique et d'éclairer la relation graduelle des deux, centrés sur les prove ...
Nous nous sommes proposé dans cet article de diviser les proverbes en deux types : proverbe ∀LOC et proverbe ∃LOC, d'en vérifier la pertinence linguistique et d'éclairer la relation graduelle des deux, centrés sur les proverbes antinomiques. Nous avons soutenu également que même le proverbe ∃LOC peut être reconnu comme connaissance universelle dans une communauté linguistique à travers la fonction dénominative du proverbe, laquelle assigne à tous les proverbes la généricité et l'universalité.
Nous avons, d'abord, classé les proverbes de manière dualiste en proverbe ∀LOC et proverbe ∃LOC suivant leur natures représentatives de la vérité : la vérité universelle ou celle générale, après avoir critiqué à la fois J.-C. Anscombre et G. Kleiber, qui n'y insistent chacun que ou sur l'aspect de la phrase générique ∀LOC ou sur celui de la phrase générique ∃LOC.
En second lieu, nous avons trouvé, dans le cadre de la théorie des topoï, que le proverbe ∃LOC n'a que la structure des topoï extrinsèques qui se forment selon les contextes pragmatiques alors que le proverbe ∀LOC peut avoir à la fois la structure des topoï extrinsèques et celle des topoï intrinsèques qui composent la signification du mot, ce qui permet de justifier avant tout notre hypothèse.
En troisième lieu, les deux types de proverbe ont un différent comportement à propos de la combinaison avec les verbes d'opinion. Il n'est pas naturel ou plutôt il est bizarre d'insérer dans les expressions d'opinion le proverbe ∀LOC et quelques proverbes antinomiques préférés de grand public alors qu'il est naturel d'y insérer la plupart du proverbe ∃LOC, ce qui renforce la justification de notre hypothèse.
En quatrième lieu, le même locuteur peut rendre compatible une paire de proverbes antinomiques dans un enchaînement argumentatif concessif, c'est la raison pour laquelle on peut considérer qu'il approuve en partie au proverbe ∃LOC le caractère universel du proverbe ∀LOC. Le proverbe ∀LOC, de sa part, n'a pas l'universalité parfaite à cause des exceptions probables. Nous pouvons en conclure que notre classification n'est pas absolue mais graduelle
Tous les proverbes, y compris le proverbe ∃LOC, arrivent à présupposer à travers leur propre fonction dénominative la vétité universelle de la situation générique. Le locuteur ne peut donc en principe remettre en cause le fait que, conventionellement, le proverbe dénote tel ou tel état de choses générique, autrement dit il accepte, par le biais de la dénomination, la vérité universelle ainsi dénotée.
Il en résulte que le proverbe ne fait pas l'objet d'assertion mais de citation ou de mention. Il suffit au locuteur de le citer dans son enchaînement discursif, puisque son statut de dénomination présuppose en somme la vérité préalable de la situation dénommée.